Découvrez cette analyse de Batman, le premier super-héros humain qui s'élève au niveau des dieux et qui marquera une nouvelle génération de héros. Batman est le plus intéressant des super-héros. Il ne s’agit pas, en disant cela, de prendre position dans la guerre éternelle opposant les fanatiques de
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Découvrez cette analyse de Batman, le premier super-héros humain qui s'élève au niveau des dieux et qui marquera une nouvelle génération de héros. Batman est le plus intéressant des super-héros. Il ne s’agit pas, en disant cela, de prendre position dans la guerre éternelle opposant les fanatiques de
Découvrez cette analyse de Batman, le premier super-héros humain qui s'élève au niveau des dieux et qui marquera une nouvelle génération de héros.
Batman est le plus intéressant des super-héros. Il ne s’agit pas, en disant cela, de prendre position dans la guerre éternelle opposant les fanatiques de Marvel à ceux de DC Comics ni de comparer sa musculature à celle de Superman, mais de souligner tout ce qu’il synthétise en termes de représentations, d’enjeux, d’histoire éditoriale des super-héros, alors même qu’il occupe une place singulière dans le panthéon de cette mythologie moderne. Il est donc temps de scruter les visages de la chauve-souris sous le masque, de mettre en lumière le dark knight, de se demander : « Qui est Batman ? »
Analyser Batman, c'est également analyser quatre-vingt ans d'histoire éditoriale, sociale et politique, ainsi que les représentations les plus contradictoires : du terroriste et du fascite au résistant et à l'ultime défenseur d'un idéal démocratique, du milliardaire au héros christique... Siegfried Würtz se lance dans cette aventure et décrypte les symboles incarnés par la chauve-souris.
EXTRAIT
Dès leur création, les comic books sont méprisés : leur médiocre qualité matérielle, leur bas prix, la concision et la platitude de leurs histoires, imagées de surcroît, en faisaient un art fondamentalement populaire, réservé à un lectorat désargenté et inculte. Leur succès grandissant inquiète donc ceux qui, effrayés que cette « sous-littérature » n’éloigne les enfants des vrais livres, craignent que leur violence ne les contamine - un discours que l’on connaît bien aujourd’hui encore, se rapportant désormais aux manga, aux dessins animés japonais ou aux jeux vidéo. Si l’on croit constater une montée de la délinquance, elle ne peut certainement pas venir des activités florissantes de la mafia, du climat antisémite, homophobe, anti-japonais, anti-rouge qui règne dans la société, de la ségrégation raciale, de la guerre en Europe puis du retour des soldats, victorieux, mais témoignant des horreurs du nazisme ! Non, seuls des clowns costumés faisant régner la loi en donnant d’assez inoffensifs coups de poing, dans une forme de divertissement ravissant l’imaginaire enfantin, peuvent être à l’origine de toute la violence du monde !
À PROPOS DE L'AUTEUR
Siegfried Würtz est chercheur en littérature comparée et prépare une thèse intitulée Dieu est fasciste. Enjeux politiques, moraux et religieux de la représentation du lien entre pouvoir et responsabilité dans le comics états-unien de super-héros omnipotents. Il consacre conférences et articles à ses objets d’étude et passions (l’art séquentiel, le cinéma, le jeu vidéo et de société), dans des revues et événements universitaires ou dans des festivals et sur des blogs (Vonguru, Comics have the power, Superpouvoir, etc.).
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